"Profiter du dynamisme existant" |
![]() |
![]() |
Quelle est votre définition de l’écologie urbaine ? "L’écologie est, à l’origine, la science qui étudie les liens et les relations entre les êtres vivants, et au-delà les interactions et les rapports entre les sciences. Politiquement, c’est la recherche de l’équilibre. L’écologie urbaine est donc la recherche d’un équilibre urbain entre l’homme et la ville dans son côté classique : immeubles, transports, activités commerçantes, industrielles, de loisirs mais aussi les espaces verts, les services publics etc. Pour moi, adjoint à l’environnement, cet équilibre urbain se traduit bien sûr dans l’équilibre existant entre la ville, les espaces verts et la biodiversité, mais aussi dans l’équilibre du choix énergétique qu’on peut offrir aux Nanterriens, l’équilibre des services publics sur la ville etc. C’est donc une notion qui demande des ajustements permanents, surtout à Nanterre, qui est une ville en constant mouvement."
"L’Agenda 21 n’est pas assez exigeant, il est basé sur un consensus qui entrave son efficacité. A Nanterre on a choisi de le remplacer par le plan climat territorial (PCT, lien interne vers l’état des lieux du PCT), pour mener les actions qui nous semblent essentielles.
"C’est sans conteste le festival Ecozone : il est vraiment dans l’esprit de la démocratie participative, il s’inscrit parfaitement dans l’esprit de la ville, ce côté « on ne fait pas tout tout seuls, si vous avez envie de faire quelque chose, faites-le, on vous soutiendra ». Lors de l’Ecozone, bien sûr, nous présentons nos actions, nos projets, mais c’est surtout un lieu idéal pour les habitants qui veulent montrer ce qu’ils font. Par exemple ces trois familles qui ont construit des maisons en paille et en bois avec des matériaux de récupération, qui se sont débrouillés tout seuls. L’Ecozone c’est une vitrine, la vitrine de ce que tout le monde peut faire ! Cela nous permet enfin de ne plus être seulement dans l’abstrait, dans des discussions qui peuvent paraître lointaines autour du réchauffement climatique, c’est une action comme les habitants en réclament, concrète et conviviale." Quels sont pour vous les enjeux de ces Assises ? "Ce qui peut être intéressant, c’est de mettre en synergie, en réseau, des gens qui ne se connaissent pas, de créer un lieu de rencontres et de profiter du dynamisme qui existe.
"L’écologie est la seule pensée politique qui puisse être traitée à la fois au niveau individuel et collectif. Elle fait le lien entre celui qui se brosse les dents à Nanterre en utilisant de l’eau, et la culture à outrance des palmiers à huile en Indonésie. C’est un problème global qu’il faut commencer à traiter au niveau individuel. Il y a donc des réponses collectives et individuelles à toutes les échelles, y compris à l’échelle communale. Et il faut qu’à notre échelle, celle de la ville, on arrive à  faire le lien entre l’individuel et le collectif , en n’oubliant pas qu’il y a un global. L’enjeu, c’est de savoir comment faire partager cette préoccupation environnementale, ce besoin d ‘arrêter le « tout-voiture » et la surconsommation. Comment faire passer le message à tout le monde y compris les populations précaires, les gens au chômage?"
"Officiellement c’est l’énergie car c’est là -dessus que la ville s’est le plus investie, mais à mon sens la vraie priorité c’est tout ce qui relève de l’urbanisme dans son sens le plus large ; car cela regroupe l’urbanisme stricto sensu, la biodiversité, le bien-vivre, la préservation du paysage, la préservation de l’histoire de la ville. Le principal défi à venir pour Nanterre, c’est comment créer de la ville sur la ville : arrêter de faire « tabula rasa », intégrer les grosses opérations du genre RD914 ou pont de Rouen et arrêter de faire de l’empilement sur l’ancien en rasant tout. On a trop souvent le regard sur les zones qui restent à conquérir et pas assez sur ce qui existe déjà et qu’on doit améliorer. Construire la ville sur la ville ce n’est pas forcément bétonner ou raser, c’est faire grandir l’existant et l’aménager tranquillement. A mon sens, c’est là qu’il y a un vrai enjeu."
"Ce serait une ville extrêmement vivante, intense, dense d’activités de toutes sortes ; dans chaque bout de quartier, il y aura un centre vivant, un vrai lieu de rencontres, un petit centre commercial de quartier avec 4-5 commerces sur un bout de rue. La voiture devra être beaucoup mieux intégrée, j’espère par exemple que n’existeront plus ces parkings qu’on voit en ouvrant sa fenêtre dans certains quartiers… (1) L'Agenda 21 est un projet global et concret, dont l'objectif est de mettre en œuvre progressivement et de manière pérenne le développement durable à l'échelle d'un territoire. Il est porté par la collectivité et mené en concertation avec tous ses acteurs : élus et personnels, habitants, associations, entreprises, structures déconcentrées de l'Etat, réseaux de l'éducation et de la recherche... Il se traduit par un programme d'actions visant à améliorer la qualité de vie des habitants, économiser les ressources naturelles et renforcer l'attractivité du territoire. ![]() ![]() |